Pendant ces 15 jours passés sur cette ile mythique j’ai ramené quelques « Clichés photographiques »… mais aussi quelques impressions de voyage, en étant attentifs à « d’autres «clichés », ceux de la vie des cubains et de la situation aujourd’hui de ce pays communiste qui est sous embargo depuis 55 ans et vit dans une ambiance particulière, entre dénuement et douceur de vivre.
« Un pays où le temps s’est arrêté… »
Cuba, c’est trois millions de visiteurs chaque année, une industrie touristique qui tire le pays de l’avant, mais aussi une réalité quotidienne encore très difficile pour la majeure partie des Cubains.
Cuba, c’est à la fois un fantasme et une réalité, des systèmes qui se superposent et qui ne se rencontrent pas toujours.
Le niveau de développement. Les infrastructures sont globalement bonnes, grâce au système dirigiste communiste (et pas trop corrompu), et surtout au soutien de l’Union Soviétique des années 60 à 80.
Les deux points forts du pays sont l’éducation et la santé.
Depuis le Covid-19, les Cubains affrontent la pire crise économique que l’île ait connue depuis trente ans. Face à des rayons vides et des prix exorbitants, la population est condamnée à la débrouille au quotidien ou à prendre le chemin de l’exil. En 2022, plus de 500 000 Cubains auraient fui le pays”.
Rappelons qu’aujourd’hui le salaire moyen à Cuba est d’environ 40 €.
Et que les queues avec les tickets de rationnement sont toujours là…
Une exception (parmi d’autres), les guides touristiques qui sont très privilégiés. Imaginez lorsqu’ils ont des groupes de 40 personnes et que chacun donne plusieurs Euros de pourboire… Rappelez-vous le salaire moyen !!!
Et les 2 guides francophones que l’on a eu à La Havane et Trinidad, parlant un français parfait, sont satisfaits de leur vie ici. Heureux.
Et toujours disposés à répondre à toutes nos questions, sans aucunes restrictions.
Alors !!! Le communisme à la cubaine ? Quel bilan ? Quoi penser de cette révolution qui a séduit tant de jeunes « occidentaux » dans les années 70 ? Sans prendre position… je m’interroge…
Que dire du mythe Castro avec son image de révolutionnaire et de tiers-mondiste.
Il semblerait que dans l’intimité, le père de la Révolution cubaine ne respecte pas vraiment les principes communistes.
Hasta la revolución !
Oui mais… une fois au pouvoir qu’était le communisme pour Fidel Castro ?
… La fortune de celui qui affirmait se contenter d’un salaire de 40 dollars par mois, avait été évaluée à 900 millions de dollars, en 2006 par le magazine Forbes .
Dans La vie cachée de Fidel Castro, Juan Reinaldo Sánchez, son garde du corps personnel qui a vécu dix-sept ans au service rapproché du maître de Cuba affirme que le Lider máximo avait une île à son usage exclusif comme maison de campagne, à 15 km de la baie des Cochons. Sur cette île de Cayo Piedra, «un paradis pour millionnaires», son homme de confiance décrit une vie entourée de yacht, de parties de chasse sous-marine, piscine d’eau douce et une armée de gardes et de serviteurs.
L’homme disposait en outre d’une vingtaine des résidences réparties à Cuba, ajoute le garde du corps. Souffrant de troubles digestifs, Fidel ne mangeait que des produits frais et ne buvait que du lait de la même vache gardée dans une étable privée, alors que le reste de la population cubaine était rationnée… Fidel Castro était par ailleurs entouré en permanence par deux hommes du même groupe sanguin que lui, le très rare 0 négatif, en cas de problème de santé. Une image qui tranche avec celle du révolutionnaire et tiers-mondiste véhiculée par le mythe Castro.
Dans son livre, Juan Reinaldo Sánchez raconte: «Afin de permettre l’accostage de l’Aquarama II (son yacht de 27,50 mètres) et des vedettes Pionera I et II (17 mètres chacune), Fidel et Dalia, sa femme, ont fait creuser un chenal d’un kilomètres.» Les spectacles de dauphins, les repas servis tous les jours selon ses envies et un bar-restaurant viennent compléter cette vie de luxe sur Cayo Piedra. Rien n’est trop beau pour Fidel Castro, ses femmes et ses nombreux enfants.
Bref, Fidel « le communiste » a pu profiter de services et activités de luxe, alors que la population cubaine vivait grâce à des tickets de rationnement.
La version officielle du régime prétendait que le Lider Maximo vivait dans une modeste cabane de pêcheur.
Autre mythe, le Che, guérillero martyr porté aux nues par des générations d’Occidentaux. Ernesto Che Guevara a pourtant été aussi un bourreau appliqué. Sa photo est toujours un symbole… on le voit partout.
Bien sûr, certains ne vont pas manquer de dire que tout cela n’est que « fakes News »… ou simplement des mythes sans fondements…
Mais bon, sans vouloir prendre position … quoique… je reste persuadé que le pouvoir fait vraiment tourner la tête… à des degrés très variables…
« Aujourd’hui, le quotidien de l’île est imprégné de ces réalités déroutantes, si différentes de l’Occident. La publicité n’existe pas à Cuba. Le capitalisme est pourtant envié. Les habitants de l’île crocodile sont trop métissés pour être cartésiens, trop loin de nos schémas d’analyse. Le système cubain est unique. C’est une découverte permanente. Rien n’est blanc ou noir. Voilà pourquoi ce pays est si passionnant ».
Et les cubains si accueillants.
Dans cette parenthèse hors du temps nous avons aimé La Havane et adoré Trinidad.
Bienvenue à CUBA
Et place maintenant aux « clichés photographiques »
Ce qui impressionne dès notre arrivée c’est la présence de ces vieilles voitures américaines.
La sensation d’être dans un film permanant. Dans un autre monde, retombé en enfance au pays des « Dinky Toys » qui nous faisaient rêver. On assiste à ce spectacle unique. Un mythe qui est bien une réalité.
La magie opère lorsque l’on se laisse porter par le va-et-vient des ces belles américaines souvent habillées des plus brillantes des couleurs. Les Almendrones (vieilles voitures américaines) sont bien là, omniprésentes, et glissent à vive allure dans les larges avenues dans des vrombissements typiques.
De nos jours, il y a environ 60 000 voitures américaines classiques à Cuba. Les experts estiment qu’environ la moitié de ces voitures datent des années 1950. 25 % datent des années 1940 et 25 % des années 1930. Les voitures sont souvent des héritages familiaux, transmis de génération en génération.
L’île possède des trésors à 4 roues ; tellement nombreuses qu’il s’agit en pourcentage de la population du pays qui comptabilise le plus de vieilles voitures américaines. Il est impossible de passer une journée à La Havane sans voir les prestigieuses marques automobiles : Ford – Plymouth – Buick – Pontiac – Cabriolet – Chrysler – Chevrolet…. Oldsmobile…
Il y aurait plus de vieilles voitures américaines à Cuba qu’aux États-Unis. Ce qui vous laisse imaginer le nombre d’exemplaires qu’il est possible de croiser un peu partout dans le pays. La plupart de ces véhicules datent des années 50. À l’époque, l’American Way of Life fait des ravages et tout le monde ici rêve des objets américains à la mode. Parmi eux, forcément, il y a les voitures.
Mais l’on trouve aussi les modèles portant la trace d’une époque mythique où Cuba oscillait entre le sulfureux des célèbres mafieux tel que Lucky Luciano, et le glamour de Joséphine Baker ou Nat King Cole.
Elles sont donc arrivées en nombre important durant ces années avant de ralentir d’un coup dans les années 60 suite à la révolution castriste puis à l’embargo des États-Unis sur l’île des Caraïbes. Mais bonne nouvelle, les Cubains entretiennent toujours ce symbole pour le plus grand plaisir des voyageurs et il est impossible de les exporter en dehors de Cuba.
La plupart des vieilles autos américaines que vous trouverez à Cuba sont des voitures hybrides. Non, elles n’ont rien d’électrique (il n’y a pas d’autos électriques sur cette île !). Le terme « hybride » veut dire ici qu’elles ont une mécanique importée d’un autre véhicule, bien souvent un moteur Diesel et une boîte mécanique issus de Lada et d’autres autos soviétiques ou encore asiatiques. Il n’est pas rare de trouver une belle Chevrolet des années 1950 avec un moteur russe
Ne vous fiez pas aux apparences, si ces belles américaines ont tout l’esthétisme d’antan, sous le capot, la plupart sont modifiées.
Les gourmands moteurs américains des V8, parfois des V12, à essence dans la plupart des cas, avec une consommation d’au moins 30 litres au 100 km, sont remplacés, avec l’aide de très doués mécaniciens cubains, par des plus petits blocs asiatiques ou soviétiques souvent diesel, ou par un assemblage de pièces en provenance des anciens pays de l’est (Pologne, Tchéquie…)
Sous le capot d’une Chevrolet Bel Air par exemple, c’est un 4 cylindres Mitsubishi qui prend place avec tout de même le radiateur d’origine. La valeur de ce modèle ? Environ 60 000 euros mais ces voitures sont, à Cuba, léguées de père en fils.
Les cubains sont donc contraints de vendre et d’acheter les voitures déjà présentes sur l’île. Comme il était aussi impossible de se procurer des pièces de rechanges, les cubains ont dû se débrouiller autrement pour les entretenir. Nombreuses sont les voitures qui affichent au compteur plus de 800 000 miles et qui roulent encore très bien!
Les cubains n’auraient jamais pensés que leur principal moyen de transport deviendrait une star pour les touristes.
Sur les routes (peu fréquentées), ou trouve également quelques voitures soviétiques comme les Volgas, Lada et autres Moskvitch de l’époque, des voitures chinoises et même françaises…
Mais c’est quand même les belles américaines qui m’ont fait voyager dans la nostalgie.
Ces voitures mythiques qui font renaitre des fantasmes de jeunesses sont donc omniprésentes, et pas seulement pour les touristes…
Mais Cuba ce n’est évidemment pas que cela…
Pourtant, c’est dans la ville de La Havane qu’on remarque davantage ce phénomène, ce qui en fait presque un musée à ciel ouvert de l’automobile américaine des années 50.
La Havane, cette ville sublimée par les couleurs explosives de ses palais et façades rongées par le soleil et la mer. Il y a beaucoup à voir : la cathédrale San Cristóbal, la forteresse San Carlos de la Cabana, l’Hotel Nacional de Cuba, le Grand Théâtre, les Museo de la Revolución et Museo Nacional de Bellas Artes. Et puis les quartiers bien connus : la Habana Vieja (où se trouve la Plaza de Armas), le Vedado et sa fameuse promenade côtière, le Malecón, ainsi que la gigantesque Plaza de la Revolución.
A pied donc ou en taxi… on découvre ces gracieuses arcades, balcons ouvragés, patios andalous,, avec une alternance de néobaroque et de néoclassicisme voire quelques touches d’art déco, l’architecture de la « ville Aux Mille Colonnes », dégage un charme unique.
Cinq siècles d’histoire fascinante et toujours autant d’éclat.
Voir quelques lieux incontournables…
Le Malecón « la jetée » est une promenade de front de mer de 8 kilomètres de long, située au nord de La Havane
La Catedral San Cristobal
Le Capitol
La place de la révolution. Gigantesque esplanade…
Fête de rue
Queue avec ticket de rationnement
La Havane c’est aussi
Au Parc John Lennon rencontre avec Un ami.
C’est tellement sympathique de voir une statue de cette icone à Cuba,
C’est le 8 décembre 2000 que Fidel Castro lui-même inaugura cette statue de John Lennon, mettant ainsi fin à une mise à l’écart du chanteur (et des Beatles) décrétée dans les années 60, 70.
En passant par là…
Faire un tour à de La Bodeguita del Medio – là où Hemingway l’immortalise en disant : « mon Mojito à la Bodeguita et mon Daiquiri à la Floridita”
A aller absolument : La Garida
Restaurant atypique dans un vieux palais de La Havane .
Au premier étage, le matin, les nappes sèchent…
El Callejón de Hamel
El Callejón de Hamel Situé entre les rues Aramburu et Hospital, dans le Centro Habana, dans le quartier de Cayo Hueso
C’est un endroit où l’on rend hommage à la culture afro-cubaine. C’est un espace de création, où l’on peut admirer de l’art brut, des objets qui peuvent être fabriqués avec des restes de vieilles bicyclettes ou des cuvettes de toilettes abandonnées, qui reprennent vie avec de nouvelles couleurs.
Étonnant, gai, coloré, amusant, el Callejón de Hamel (la ruelle de Hamel) pourrait-être ainsi décrit. Fameux lieux du street-art et de la culture afro-cubaine, il permet de se plonger dans l’univers haut en couleurs de son créateur : l’artiste Salvador Gonzalez Escalona.
Ce passage est long de 200 m, piéton et … complètement dingue, surréaliste, loufoque !
C’est la ruelle la plus décalée de La Havane. Du sol au plafond tout n’est qu’art, fait de bric et de broc, de récup’ et de couleurs.
Ici, il y a aussi des histoires de cigares
Un habano, havane est un cigare manufacturé à Cuba avec du tabac planté, récolté et transformé dans ce pays. Comme c’est une appellation d’origine protégée, le cigare cubain devrait être appelé un habano, et non pas « havane ».
Le habano est considéré par la majorité des amateurs de cigare comme le meilleur au monde. Ils sont particuliers et le terroir cubain produit des cigares d’une grande complexité aromatique. Il est utile de rappeler qu’en règle générale, la force d’un cigare est inversement proportionnelle à son diamètre.
Sur la route qui nous emmène de La Havane à Trinidad, il y a Santa Clara.
Pendant la révolution cubaine, le 28 décembre 1958, accompagné de seulement 300 hommes, Che Guevara parvint à prendre la ville avec l’aide d’une partie de la population et à vaincre les quelque 3 000 soldats du dictateur Batista qui la défendaient.
C’est aussi là que le Che a été inhumé en 1997 (trente ans après sa mort), dans un mausolée avec d’autres de ses compagnons de guérilla.
Bienvenue à TRINIDAD
Fondée en 1514, Trinidad fut la troisième colonie espagnole de Cuba. Elle a su en conserver tout le patrimoine colonial, ce qui lui vaut d’être aujourd’hui classée par l’UNESCO. Du haut de “la escalinata” le son cubain s’éveille dans un appel de la salsa et du boléro. Les terrasses se remplissent, les danseurs sont au diapason. On commence ses pérégrinations Plaza Mayor, bordée de riches demeures coloniales et à l’ombre de la façade de l’église de la Santissima. Colorée, vivante, fraternelle, telle est Trinidad.
La ville est touristique… Forcément… C’est ce qui nous a fait bizarre en arrivant, puisque dans le centre presque toutes les maisons servent de boutique à « souvenirs »…
Mais très rapidement, en arpentant ses petites rues pavées ou plutôt « encailloutées » (gare aux entorses), et en découvrant les palais endormis et les petites maisons aux couleurs bariolées, on est tombé sous le charme et adoré…
Cette ville est vraiment magnifique. Il faut se perdre dans le centre historique pour le visiter, déambuler tranquillement dans les rues piétonnes et y croiser les charrettes tirées par les chevaux, ou des vendeurs de légumes ou de pain avec leur vélo. Les « locaux » y vivent paisiblement, passent le temps assis devant leur maison, les joueurs de dominos savourent leurs parties de jeux.
Elle reste authentique. On s’y sent bien dans une atmosphère chaleureuse.
Et puis, il y a la musique partout… dans les bars ou les restaurants… ou juste au coin d’une rue… musique cubaine… un gout de Buena vista social club.
A la Taberna La Canchánchara, on boit Le Canchánchara… un cocktail à base de rhum, de miel et de citron vert, originaire de Cuba. Avec un alcool de base, un composant sucré et un composant acide… dans une ambiance musicale avec un groupe de musique cubaine.
Ancienne gare d’arrivée des trains venant des exploitations sucrières
Et si on finissait par un « petit Mojito »…
Comme il se doit !!!
De magnifiques photos, de belles couleurs, et en plus tu as réussi à te faire un copain, sur le banc, pas très causant, mais bon !
Quel merveilleux reportage ! Je reconnais bien là ta faculté de description et tes merveilleuses photos. Contnue à nous enchanter.
Salut Mitch,
Quel plaisir de lire tes textes et impressions et de voir tes belles photos de votre voyage à Cuba. Cela me rappelle de beaux souvenirs.
Bises à tous les deux.